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Simon Bolivar
La conscience
de l'Amérique

Editions Toute Latitude
192 pp. - 17,80 €
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Les lettres et discours politiques essentiels du Libertador : la porte d'entrée désormais classique dans l'univers de Simon Bolivar et dans la pensée politique contemporaine en Amérique latine. Traduit et présenté par Laurent Tranier.

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 08:02

MichelMartelly.jpgMais qui est ce Michel Martelly qui a remporté le 4 avril 2001 le second tour de l'élection présidentielle haïtienne avec 67,57 % des voix ? Michel Martelly est né le 12 février 1961 à Port-au-Prince dans une famille de la classe moyenne. Très tôt, il apprend la musique en autoditacte, obtient le baccalauréat et échoue à entrer en faculté de médecine. Il s'engage dans l'armée, doit quitter le pays à cause de sa relation avec la fille d'un général, se marie aux Etats-Unis avec une Américaine, tente de poursuivre ses études, divorce et rentre au pays en 1986. Il s'y fiance avec Sophia, la mère de ses 4 enfants, qu'il épouse à Miami. En 1987, ils sont définitivement de retour en Haïti.

"Sweet Micky" superstar

En peu d'années, Michel Martelly devient une star de la scène haïtienne sous le nom de Sweet Micky. Considéré comme le père du renouveau du Kompa, une musique traditionnelle à laquelle il donne des tonalités électros, il devient l'une des plus grandes vedettes de l'île, chantant en créole et réalisant des shows scéniques burlesques, costumés, dérapant parfois vers la consommation d'alcool en public. A partir des années 1990, il devient une référence internationale pour la musique caribéenne.

Un engagement politique assumé

Proche de l'ancien président René Préval, il milite pour l'indépendance d'Haïti et donne un concert gratuit contre le retour du Président militairement déposé Jean-Bertrand Aristide, et contre la présence des Etats-Unis sur le sol de l'île : "Je n'ai pas à m'en défendre... C'est mon droit, c'est mon pays, j'ai le droit de lutter pour ce en quoi je crois" explique-t-il. Impliqué contre le SIDA, il est le président de la Fondation Rose et Blanc créée avec son épouse Sophia en soutien aux défavorisés, dont l'action contribue grandement à sa popularité au-delà de son public.

"L'avènement d'une ère nouvelle" ?

Au terme d'une campagne foudroyante, Michel Martelly vient d'être largement élu à la tête d'Haïti, dans un contexte de participation électorale très faible (inférieure à 25 %). L'opposition de style avec la très professorale Mirlande Manigat lui a été favorable, même si l'ancien amuseur a changé d'image - costume trois pièces et lunettes - tout en conservant ses talents de communicant. L'espoir de changement qu'il suscite après des décennies d'incurie et un tremblement de terre dévastateur est immense. Mais la tache s'annonce très difficile. Avant même d'avoir pris officiellement ses fonctions le 14 mai 2011, le président élu a demandé à la communauté internationale de ne pas reconnaître les résultats des élections législatives qui se sont déroulées en même temps que l'élection présidentielle... Le parti du président sortant est en effet fortement soupçonné d'avoir manipulé les résultats, détournant à son profit près de 20% des sièges de parlementaires. Le Brésil, le Canada, les Etats-Unis, l'Espagne et la France ont évoqué pour leur part des "doutes sérieux" à la suite d'étranges renversements de tendances...

Le site officiel de Michel Martelly

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 08:23

ObamaClintonBush.jpgRéagissant sans délai au séisme du 12 janvier en Haïti, Barack Obama a demandé à ses deux prédécesseurs à la Maison Blanche, Bill Clinton et George W Bush de parrainer un fonds destiné à réunir de l'argent pour Haïti. Dans le prolongement de cette action, Thierry Portes nous apprend dans Le Figaro du 26 mars que Bill Clinton doit prendre la tête, aux côtés du Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, d'une commission disposant de plus de dix milliards de dollars pour la reconstruction d'Haïti. Cette commission serait composée de 9 représentants des bailleurs de fonds internationaux et de 7 représentants d'Haïti. Décisionnaire sur les actions à entreprendre et leur financement, elle serait seulement soumise au droit de veto du Président haïtien René Préval.

Aller vite et frapper juste

L'enjeu est d'aller vite et d'être efficace : les Haïtiens ont trop attendu, de l'aide étrangère comme de leur propre gouvernement, que soient mises en places les conditions de leur prospérité. La catastrophe du 12 janvier - et ses 250 000 morts - peut être l'occasion d'un nouveau départ pour le pays, en espérant que ce sera le bon.

Tant pis pour les grincheux

Bien sûr, certains diront qu'il est regrettable qu'un homme aussi discrédité que George W Bush soit impliqué dans ce processus. Tout le monde aura bien compris que l'enjeu pour Barack Obama est de créer l'unité de la nation américaine autour de la question haïtienne au-delà des appartenances républicaines ou démocrates. D'autres s'insurgeront de l'impérialisme des Etats-Unis foulant aux pieds la souveraineté haïtienne à quelques encablures de Cuba et du Venezuela... Ce n'est pas le peuple haïtien qui se plaindra si l'objectif de création de 100 000 emplois à court terme que s'est fixée la commission Clinton est atteint, et si le pays se dote à brève échéance d'infrastructures de qualité. Fussent-elles construites par des entreprises américaines.

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 13:27
FrontiereHaitiRepDominicaine.jpgC'est absurde n'est-ce-pas ? C'est pourtant la réalité haïtienne, où 98 % de la couverture forestière a été détruite. Pas par le récent tremblement de terre, mais par la misère qui pousse depuis des décennies les hommes à sacrifier leur avenir pour survivre au quotidien. Ce n'est pas un problème de CO2, il n'est pas question de juger, ni de faire la morale : la déforestation, c'est l'érosion, l'assèchement, l'apauvrissement des sols, la baisse des rendements agricoles, davantage de misère. Les glissements de terrain, les coulées de boue, les effets des catastrophes naturelles démultipliés. Les responsables sont les plus pauvres, qui sont aussi les premières victimes.

Cercle vicieux

Le cercle vicieux haïtien n'est pas nouveau. Depuis l'indépendance de l'île, en 1804, la seule période de relative stabilité s'étend de 1957 à 1986, sous la dictature de la famille Duvalier et de ses escadrons de la mort, les fameux "tontons macoutes". On passe sur les massacres et les exils, qui ont créé une vaste diaspora haïtienne à travers le monde. 1990 : retour de la démocratie. Jean-Bertrand Aristide, René Préval et coups d'Etat se succèdent. Aujourd'hui, René Préval est en place, c'est le tremblement de terre, 150 000 à 200 000 morts, soit 2 % de la population, 1 million de sans-abris soit 10 % de la population. Tremblement de terre ou pas, 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 50 % ne sait ni lire ni écrire. Et 98 % de la couverture forestière a été détruite. On passe sur les détournements de l'aide internationale, sur la corruption.

On peut être consterné, mais il ne faut jamais désespérer. Haïti jouit d'une immense sympathie internationale. Pour ses malheurs bien sûr, mais surtout pour son histoire : en 1804, Haïti proclame son indépendance de la France : c'est le premier pays au monde issu de l'abolition de l'esclavage. Haïti peut s'appuyer sur les Haïtiens émigrés dans le monde entier. Il y a évidemment des Haïtiens de qualité sur l'île. Il faut tout reconstruire : c'est peut-être une chance.

La photo est prise à la frontière d'Haïti (à gauche) et de la République dominicaine.

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