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  • : Bienvenue sur le blog de l'actu de l'Amérique latine. Economie, politique, culture, environnement : les analyses de votre blog latino.
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Le livre

Simon Bolivar
La conscience
de l'Amérique

Editions Toute Latitude
192 pp. - 17,80 €
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Les lettres et discours politiques essentiels du Libertador : la porte d'entrée désormais classique dans l'univers de Simon Bolivar et dans la pensée politique contemporaine en Amérique latine. Traduit et présenté par Laurent Tranier.

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Le blog de l'actu de l'Amérique latine, en partenariat avec :
.Les Editions Toute Latitude

11 septembre 2023 1 11 /09 /septembre /2023 01:00

C’était donc il y a 50 ans. Le 11 septembre 1973, l’armée dirigée par le général Augusto Pinochet bombardait le palais présidentiel de la Moneda à Santiago du Chili. Le Président socialiste démocratiquement élu trois ans plus tôt, Salvador Allende, sans défense et acculé dans un bâtiment en flammes, se suicidait, scellant la victoire des putschistes.

Alors que les milieux ouvriers, paysans et indigènes sont sous le choc, les soutiens au régime militaire sont réels : ils espèrent qu’enfin le pays sortira de la crise économique et du désordre qui se sont progressivement installés sous Allende.

C’est en réalité le début d’une dictature pure et dure, au bilan humain effroyable : le régime militaire d’Augusto Pinochet s’est rendu coupable de la mort ou de la disparition de 3 200 personnes. Au total, 40 000 Chiliens ont été victimes de tortures. L’arbitraire est partout, le simple soupçon suffit au déchaînement de la répression. Il s’agit de terroriser ceux qui pourraient mal penser. Les soutiens des premiers temps s’étiolent, la pression internationale s’intensifie et le régime militaire doit donner des gages : il instaure une nouvelle constitution en 1980.

1990, le "départ" de Pinochet

La dictature se termine le 11 mars 1990, à la suite d’un plébiscite organisé par Pinochet. Celui-ci souhaitait obtenir l’approbation démocratique pour prolonger de huit ans son mandat à la tête de l’État, mais il se retrouve démocratiquement battu. Il est remplacé par Patricio Aylwin, élu Président de la République sous la bannière des Socialistes et des Démocrates-chrétiens coalisés dans la « Concertation ».

C’est un grand jour pour le Chili, mais qui ne résout rien : la Constitution ultralibérale adoptée en 1980 reste en vigueur et Pinochet devient chef de l’armée pour 8 ans avant d’intégrer, à vie, le Sénat. Le bras de fer entre les hommes nouveaux issus du suffrage et ceux de l’ancien régime, qui sont partout, est permanent. La répression cesse mais la vérité sur les horreurs du passé, préalable à toute réconciliation, reste introuvable, et les institutions semblent immuables.

Les résultats du plébiscite (44% de « oui » et 56% de « non ») comme la victoire d’Aylwin à la présidentielle (avec 55% des voix alors qu’il réunit tous les partis hostiles à la dictature) sont révélateurs : le pays est et reste profondément divisé, la blessure intime issue du coup d’État, qui a traversé bien des familles et des cercles d’amis, est toujours à vif.

Comment l’expliquer ? Tout d’abord, ceux qui n’ont pas été les victimes directes ou les témoins des exactions de la dictature ont du mal à les imaginer : la réalité des atrocités est mise en doute. Les mêmes considèrent que la dictature, qui a ramené l’ordre dans le pays et permis l’émergence d’une classe moyenne aisée importante, n’a pas un mauvais bilan économique. Ceux qui ont cru au rêve de révolution prolétarienne pacifique et démocratique d’Allende, et tous ceux qui ont directement subi la brutalité de la dictature sont aux antipodes d’une telle bienveillance.

L'éternel espoir d'une nouvelle constitution

Depuis lors, les gouvernements modérés se sont succédé, tout comme les révoltes populaires contre l’injustice du système économique mis en place par Pinochet, que ces gouvernements n’ont pas su remettre en cause. En 2006, en 2011, encore en 2019 : la jeunesse est à chaque fois à l’avant-garde de foules immenses, qui dénoncent une éducation, un système de santé, un système de retraites, tous entièrement privés et qui précarisent jusqu’aux classes moyennes aisées. Le mouvement social de 2019 est d’une telle ampleur – on considère que les manifestations ont pu réunir jusqu’à 30% de la population – qu’il contraint le Président Sébastian Pinera à lancer un processus constituant. C’est sans précédent et cela promet une rupture radicale avec le passé. Mais le texte proposé par l’assemblée élue va trop loin : reconnaissant non seulement des droits sociaux mais aussi, notamment, des droits à la nature, aux animaux, et considérant le Chili comme un État « pluri-national »… il est rejeté par 62% de la population. Le désaveu est terrible pour le nouveau président Gabriel Boric, issu du Parti communiste et successeur lointain et revendiqué de Salvador Allende.

Quelle naïveté aussi, de penser qu’un texte aussi radical pouvait trouver grâce auprès d’une majorité de Chiliens, alors que ce peuple est si profondément divisé ! Face à Gabriel Boric, accusé de vouloir instaurer une « dictature communiste », il avait porté au second tour de l’élection présidentielle de décembre 2019 le candidat d’extrême droite José Antonio Kast, défenseur assumé du régime de Pinochet et dénoncé comme « nazi » par ses adversaires…

Une nouvelle assemblée constituante a été désignée en mai 2023 pour poursuivre, vaille que vaille, la marche vers une nouvelle constitution dont tout indique que le pays a cruellement besoin, pour peu qu’elle soit équilibrée et puisse recueillir l’approbation du plus grand nombre. Les électeurs ont désigné les 51 membres de cette assemblée à la proportionnelle, sur des listes promues par les partis politiques. Elle est dominée par les 23 membres du parti de José Antonio Kast. La droite traditionnelle compte 11 représentants, les alliés du président Boric en ont 16, le dernier membre étant issu de la communauté mapuche. La majorité requise pour adopter un texte étant de 30 voix, autant dire que les Chiliens ont confié la grande réforme de leurs institutions… aux plus ardents défenseurs de ces institutions.

Dans une impasse politique ?

A l’heure de se souvenir du coup d’État militaire de 1973, des événements nombreux sont organisés dans le monde entier, et notamment en France. Alors que le pays reste profondément divisé sur la période, un sondage indique que 74,2 % des Chiliens ne sont pas du tout ou moyennement intéressés par la commémoration du 11 septembre (Le Monde, 8 septembre 2023). Au Chili comme en Europe, l’impasse politique et la montée des extrêmes sont-ils le signe ultime de la modernité démocratique ?

À relire : Pinochet, le procès de la dictature en France, de Jac Forton, en partenariat avec Amnesty International, Éditions Toute Latitude, collection « Regard latino », 192 pp., 17,80 €.

À voir : Chili, par la raison ou par la force, documentaire de Paul Le Grouyer, 91 minutes, 2022, Arte.tv.

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 11:12

CodelcoLogo.jpg34% de la production mondiale, 29% des réserves connues et un tiers du budget de l'Etat, soit 10% du PIB. C'est la contribution directe, année après année, du cuivre au Chili, ainsi que l'explique Christophe-Alexandre Paillard dans le numéro d'automne 2011 de la revue Géoéconomie. Cette formidable rente a explosé avec la demande des pays émergents - d'abord chinoise - et la hausse des cours. Le principal acteur minier du pays est l'entreprise publique CODELCO, qui investit 3 milliards de dollars par an pour augmenter sa production. Car le Chili, à la différence du Venezuela qui voit se réduire sa rente pétrolière à force de mauvaise gestion, ou de la Bolivie incapable d'exploiter ses prodigieuses réserves de lithium, a su mettre à profit les richesses de son sous-sol.

Et ce n'est pas fini : les investissements dans le secteur minier devraient atteindre 50 milliards de dollars au cours de la décennie 2010-2020. Car il n'y a pas que le cuivre : le Chili, c'est aussi 55% de la production mondiale d'iode, 21% de la production de molybdène, du manganèse, du rhénium, du sélénium, mais aussi... du lithium.

Si le cuivre est présent dans toute installation ou tout objet électrique, le lithium est le métal de base des batteries. Celles des ordinateurs et des téléphones portables aujourd'hui, celles des voitures hybrides demain. Le Chili, c'est 35% de la production mondiale de lithium et 100 ans de réserves...

Richesse et dépendance ?

La nouvelle prospérité chilienne est essentiellement construite autour de ses richesses naturelles : agricoles et halieutiques certes, comme chez ses voisins argentins et brésiliens, minières bien sûr. Excédents commerciaux, investissements étrangers, emplois, salaires, basse fiscalité... Le pays en tire de nombreux bénéfices. Mais 70% du cuivre chilien est acheté par la Chine, qui consomme d'ailleurs la moitié de la production mondiale. Les grands indutriels chinois et brésiliens sont très présents au Chili. Cette économie tournée vers l'export maintient donc le pays dans une certaine dépendance à des acteurs étrangers. Qu'en sera-t-il si la conjoncture des pays émergents se retourne, si la hausse des cours de ces matières premières pousse les industriels vers des solutions de substitution, si l'évolution du prix des hydrocarbures freine la transition vers les modes de déplacement électriques ? Il s'agit là d'interrogations davantage que de véritables inquiétudes. Les perspectives économiques du Chili sont résolument positives, avec par exemple le maitien d'un fort niveau d'investissement. Le pays semble pouvoir envisager sereinement le XXIe siècle...

A lire, le numéro 59 de la revue Géoéconomie - Ruée sur les minerais stratégiques, aux Editions Choiseul.

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 10:21

PinochetCouv.jpg

Du 8 au 17 décembre, s'est tenu devant la cour d'Assises de Paris le procès des 14 présumés responsables de la dispatition de 4 Français, Alphonse Chanfreau, Etienne Pesle, Georges Klein, Jean-Yves Claudet (de gauche à droite sur la couverture) sous la dictature d'Augusto Pinochet, au Chili.

13 peines ont été prononcées, allant de 15 ans de prison à la perpétuité, pour arrestation et séquestration arbitraire, accompagnées de tortures et actes de barbarie. Le général José Octavio Zara Holger a été acquitté. Les condamnés, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt international, étaient tous absents au procès et ne purgeront pas leur peine, sauf à être arrêtés dans le cas où il sortiraient de leur pays. Malgré cela, le verdict a été salué par les associations de victimes de la dictature au nom de la lutte contre l'impunité.

Jac forton, auteur, de Pinochet, le procès de la dictature en France (Editions Toute Latitude - 192 pp., 17,80 €) a suivi l'intégralité du procès. Il en rend compte jour après jour sur le blog du procès de la dictature chilienne en France.

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 08:50

Les Editions Toute Latitude poursuivent leur exploration de la réalité latino-américaine avec ce nouveau livre soutenu par Amnesty International. Pinochet, le procès de la dictature en France, est une enquête exceptionnelle de Jac Forton (référent d'Amnesty sur le Chili et auteur de deux précédents ouvrages sur le pays). Jac Forton, qui a vécu 13 ans au chili dont 5 en dictature, nous plonge au coeur du mystère de la disparition de Français sous le règime de Pinochet.

Parmi les victimes, on trouve en effet plusieurs Français, dont Alphonse Chanfreau, Etienne Pesle, Georges Klein, Jean-Yves Claudet (de gauche à droite sur la couverture). Disparus à jamais durant les premiers mois de la dictature, leur cas a donné lieu à une instruction qui débouchera du 8 au 17 décembre 2010 sur un procès à Paris.

 

En effet, après de trop nombreuses années d’impunité, la France s’apprête à juger les responsables de leur disparition. Pinochet est mort en 2006. Les accusés, ses complices, seront absents. Ce procès n’en est pas moins essentiel à la lutte contre l’impunité des régimes violant les droits humains.

 

L’élection de Salvador Allende, le coup d’Etat de Pinochet, sa chute et les tentatives de renvoi devant la Justice : après un rappel du contexte chilien, Jac Forton expose les enjeux du procès en France et revient avec beaucoup d'émotion sur les derniers jours de l’étudiant en philosophie, du conseiller agricole, du pédiatre et de l’ingénieur.

Alors que le Chili célèbrera ses 200 ans en 2010 (le 18 septembre, jour anniversaire de la première manifestation de velléité de son indépendance), ce grand pays est prêt pour connaître et assumer son histoire récente. Que ce livre et le procès qui se déroulera à Paris puissent y contribuer...


Pour commender le livre : le site des Editions Toute Latitude.
Plus d'infos : sur le blog de Jac Forton
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