Juan Manuel Santos, qui a accédé le 7 août 2010 à la présidence colombienne vole de succès en succès. Sur un plan intérieur, il avait été, en tant que Ministre de la défense de son prédécesseur Alvaro Uribe, l’un des grands acteurs de la pacification du pays et du recul des guérillas. L’élimination des principaux chefs des FARC, la démobilisation d’une grande partie de leurs troupes, les progrès de la sécurité dans le pays lui doivent beaucoup.
Des succès contre les FARC
Ces victoires ont trouvé un prolongement début novembre 2011 avec l’élimination du nouveau chef des FARC, Alfonso Cano, tué lors de combats avec l’armée : un nouveau coup porté à une guérilla sur le déclin.
Sur le plan extérieur, lors de la campagne présidentielle puis lors de son élection, érigeant l’économie en priorité, il n’a cessé de répéter le même message : « il nous faut des contacts pacifiés avec nos voisins », l’Equateur et le Venezuela. Joignant le geste à la parole, il a accueilli Rafael Correa le Président équatorien, lors de son investiture puis, le 10 août 2010, Hugo Chavez, dans un lieu hautement symbolique de la proximité et de l’histoire commune de ces trois nations, la Villa de San Pedro Alejandrino, dernière demeure du Libertador de l’Amérique latine, Simon Bolivar.
Priorité à l'économie
L’enjeu était de taille à la suite de la rupture des relations diplomatiques entre la Colombie et le Venezuela (Accord de la Colombie pour accueillir des bases américaines sur son sol ; accusations d’Alvaro Uribe dénonçant la présence de bases arrières des FARC au Venezuela avec la complicité des autorités du pays) qui avaient eu un très fort impact sur le commerce bilatéral. Sur les six premiers mis de 2010, les importations vénézuéliennes de produits de Colombie avaient chuté de 70% : un choc pour la Colombie où elles représentaient 18% des exportations.
Juan Manuel Santos était le 28 novembre 2011 l’invité d’Hugo Chavez : ils ont signé un accord de libre-échange partiel concernant 3500 produits et une lettre d’intention portant sur la construction d’un oléoduc de 3000 kilomètres offrant au pétrole vénézuélien de l’Orénoque un débouché direct sur le Pacifique à travers la Colombie. Hugo Chavez a renouvelé ses assurances sur le fait que le Venezuela ne tolèrerait pas la présence des FARC sur son territoire et il a, en guise de bonne volonté, fait arrêter Valenciano, un narcotrafiquant colombien mis à prix par toutes les polices. Juan Manuel Santos a paru ravi de ces évolutions, se félicitant de la qualité des relations nouées avec son « nouveau meilleur ami ». On peut légitimement attendre de cette nouvelle donne un réel mieux-être pour les populations des deux côtés de la frontière.
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