Sous la présidence d'Alvaro Uribe (2002-2010), la Colombie a connu un spectaculaire recul du taux d'homicide et du nombre d'enlèvements. Peut-on pour autant dire que le pays serait entré dans une période de post-violence ? C'est la question à laquelle le numéro 83, hiver 2012, de la revue Problèmes d'Amérique latine s'efforce d'apporter un certain nombre d'éléments de réponses, tout en nuances.
Tout d'abord, le coût de ces progrès est connu : violations des Droits de l'homme par les autorités et les groupes paramilitaires, maintien de la corruption et déplacements forcés de certaines populations. En même temps, la solidité des institutions démocratiques colombiennes s'est renforcée. Le successeur d'Alvaro Uribe, Juan Manuel Santos, a accédé au pouvoir dans des conditions satisfaisantes et le début de son mandat peut être considéré comme plutôt positif pour le pays : l'économie se relance, les relations avec les voisins sont apaisées et le recul des guérillas se confirme.
C'est pourtant à un certain nombre de mutations que l'on assiste. Une violence qui perdure et se déplace vers les villes, liée au crime organisé, alors que le narcotrafic fait preuve de très fortes capacités d'adaptation. Le démentèlement des cartels puis la dissolution des groupes paramilitaires laisse aujourd'hui la place aux "BACRIM", les "bandes criminelles". Ainsi que l'explique Alvaro Camacho Guizado, ce sont elles qui étendent désormais un contrôle de plus en plus strict sur la production et les routes de la drogue...
A lire, le numéro 83 de la revue Problèmes d'Amérique latine - La Colombie.