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Simon Bolivar
La conscience
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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 12:45

Les guerres napoléoniennes en Europe ayant poussé le roi du Portugal et sa cour à la fuite vers le Brésil, celui-ci cesse dès 1808 d’être une colonie pour devenir le centre de l’Empire portugais, avec Rio pour capitale et Jean VI comme monarque.

La période troublée qui entoure le retour du roi à Lisbonne en 1821 et les velléités de rétablissement d’un contrôle colonial, depuis l’Europe, sur le vaste territoire brésilien et ses richesses, se heurtent à l’oligarchie locale et à la volonté du propre fils de Jean VI. Celui-ci proclame l’indépendance du Brésil le 7 septembre 1822 et devient l’empereur Dom Pedro Ier du Brésil. Le pays connaît ainsi un destin bien différent de celui des colonies espagnoles voisines où les élites locales ont conquis de haute lutte leur indépendance contre le royaume colonisateur.

C’est la proclamation de Dom Pedro Ier dont le Brésil célèbre le bicentenaire : au terme d’une histoire qui n’a pas connu de conflit extérieur majeur et qui a permis à l’unité nationale de cet Etat fédéral de se construire malgré son immensité et sa diversité, à l’abri de frontière naturelles bien définies et grâce à une langue qui le distingue de tous ses voisins latinos.

Au carrefour de nombreux défis intérieurs…

212 millions d’habitants, 8,5 millions de km2 : le géant latino, devenu République en 1889 après que l’esclavage a été aboli en 1888, est confronté à de nombreux défis :

  • intérieurs et institutionnels d’abord à l’approche d’une élection présidentielle de tous les dangers, les 2 et 30 octobre 2022, entre menace ouverte que fait peser le président Bolsonaro sur le respect du scrutin si le résultat lui est défavorable, et besoin de resserrer un tissu social certes très divers mais bien loin d’être inclusif, où toutes les minorités sont fragilisées.
  • économiques et sociaux dans ce pays champion de la violence et des inégalités qui est aussi le cœur de l’économie du sous-continent.
  • sur le plan de la culture et des valeurs encore, avec un soft power au potentiel immense mais qui n’ose plus s’exprimer, tant l’image du pays, en grande partie à cause de ses dirigeants dans la période récente, s’est dégradée. Le Brésil doit nous rassurer sur ses valeurs et sur son choix d’un modèle politique tolérant et ouvert, fidèle à son appartenance au monde occidental.

… et d’enjeux planétaires

Le Brésil est au centre de nombreux enjeux qui le dépassent mais sur lesquels son influence sera décisive :

  • enjeu environnemental et réchauffement climatique, à l’heure où une bien triste politique d’Etat conduit à la destruction accélérée de la forêt amazonienne, puits de carbone.
  • enjeu énergétique et des matières premières, pour ce leader agricole mondial au fort potentiel et au sous-sol riche en métaux rares que la transition énergétique rend d’autant plus précieux.
  • enjeu géopolitique enfin, entre Bolsonaro, qui a marginalisé le Brésil dans le concert des nations, et son concurrent Lula dont l’ambition Sud-Sud affichée n’éclaire pas la position que pourra adopter le pays face à la Russie ou la Chine, son premier client.

La France et l’Europe doivent se méfier des jugements hâtifs sur ce partenaire qui possède une influence certaine sur ses voisins. Quel que soit l’avenir politique du Brésil, nous devrons développer nos liens et notre connaissance mutuelle, être attentifs et à la bonne distance des agendas des pouvoirs publics et de la société civile, présents, respectueux et sans naïveté.

Un défi qu’il nous reviendra à notre tour de relever pour renforcer une relation qui nous est de plus en plus nécessaire devant les propres enjeux de notre continent.

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