7 juin 2009
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Que s'est-il passé dans la Province de Bagua, au Nord du Pérou les 5 et 6 juin ? De 30 à 50 morts, peut-être 150 blessés : depuis plusieurs semaines, 2000 à 5000 indigènes appartenant à 65 ethnies, selon RFI, sont mobilisés contre un décret qui aurait pour effet de favoriser l'exploitation des hydrocarbures dans la région amazonienne au Nord du Pérou : "les Indiens révoltés craignent d'être dépossédés de leurs terres et ils multiplient les actions en bloquant les routes et les voies". Un groupe de policiers a été pris en otage : la tuerie serait le résultat des opérations de libération.
Au-delà des possibles manipulations politiciennes, ces événements très graves posent une question récurrente dans cette région : que ce soit en Equateur tout proche, en Bolivie ou sur le territoire du géant brésilien. Les tribus indiennes sont préoccupées par les risques que l'exploitation des hydrocarbures - et les dérives environnementales fréquemment observées - font peser sur l'environnement amazonien.
Le risque est toujours le même : ce rejet peut déboucher sur des confrontations violentes et une déstabilisation de gouvernements démocratiquement élus. Mais alors que la tentation se fait de plus en plus forte, au fur et à mesure que le pétrole retrouve des cours élevés et alors que la fin de la crise approche, avec son corollaire, l'augmentation de la demande et des cours des matières premières (énergétiques, minérales, agricoles), quelle peut-être la solution ? Dans un monde hydillique, on attendrait des entreprises publiques d'exploitation, autant que des compagnies privées concessionnaires, une conscience élevée de leur responsabilité environnementale. Dans le monde tel qu'il va, où les aspirations à un meilleur niveau de vie sont légitimes mais difficilement conciliables avec une prise de conscience quasi-mondiale des exigences de protection de l'environnement, que peut-on exiger ?
En la matière, l'Equateur a su faire preuve d'un peu d'imagination et de beaucoup d'audace : ce pays a proposé de renoncer à extraire le pétrole de la réserve Yasuni, en échange d'une compensation de la communauté internationale équivalente à la moitié des recettes que pourrait en tirer l'Etat. Le potentiel du gisement est de 100 000 barils par jour durant treize ans. Selon Le Monde, renoncer à une telle manne suppose un manque à gagner de 720 millions de dollars par an. Cette idée étonnante a été lancée par le président équatorien Rafael Correa devant l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies. Elle a suscité l'intérêt de plusieurs pays d'Europe du Nord. C'était en 2007, avant la crise. Le prochain épisode attendra des jours meilleurs...
Au-delà des possibles manipulations politiciennes, ces événements très graves posent une question récurrente dans cette région : que ce soit en Equateur tout proche, en Bolivie ou sur le territoire du géant brésilien. Les tribus indiennes sont préoccupées par les risques que l'exploitation des hydrocarbures - et les dérives environnementales fréquemment observées - font peser sur l'environnement amazonien.
Le risque est toujours le même : ce rejet peut déboucher sur des confrontations violentes et une déstabilisation de gouvernements démocratiquement élus. Mais alors que la tentation se fait de plus en plus forte, au fur et à mesure que le pétrole retrouve des cours élevés et alors que la fin de la crise approche, avec son corollaire, l'augmentation de la demande et des cours des matières premières (énergétiques, minérales, agricoles), quelle peut-être la solution ? Dans un monde hydillique, on attendrait des entreprises publiques d'exploitation, autant que des compagnies privées concessionnaires, une conscience élevée de leur responsabilité environnementale. Dans le monde tel qu'il va, où les aspirations à un meilleur niveau de vie sont légitimes mais difficilement conciliables avec une prise de conscience quasi-mondiale des exigences de protection de l'environnement, que peut-on exiger ?
En la matière, l'Equateur a su faire preuve d'un peu d'imagination et de beaucoup d'audace : ce pays a proposé de renoncer à extraire le pétrole de la réserve Yasuni, en échange d'une compensation de la communauté internationale équivalente à la moitié des recettes que pourrait en tirer l'Etat. Le potentiel du gisement est de 100 000 barils par jour durant treize ans. Selon Le Monde, renoncer à une telle manne suppose un manque à gagner de 720 millions de dollars par an. Cette idée étonnante a été lancée par le président équatorien Rafael Correa devant l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies. Elle a suscité l'intérêt de plusieurs pays d'Europe du Nord. C'était en 2007, avant la crise. Le prochain épisode attendra des jours meilleurs...