En une douzaine de chapitres comme autant de séjours au Tchad, en Tchétchénie, en Afghanistan mais aussi en Colombie, en Haïti ou au Mexique, Bertrand Rosenthal, reporter pour l'AFP, revient sur 30 années de journalisme sur les terrains les plus chauds de la planète. Au fil de ces "courts récits d'aventures truffés d'anecdotes drôles ou terrifiantes", C'est toujours la vie qui gagne propose un regard décalé, avec un recul rare sur ces événements qu'il a vécus en tant que journaliste : celui de l'homme, et celui du confrère.

Le dernier chapitre nous emmène au Mexique : "toutes les activités dans la capitale mexicaine s'arrêtent début mai 2009 face aux dangers éventuels de la grippe A (H1N1), qui, on oublie bien évidemment de le répéter, a été responsable de beaucoup moins de décès que les autres grippes cette année-là". Bertrand Rosenthal voit dans ce rocambolesque épisode grippal une diversion face au "cancer" qui ronge le pays : celui du narcotrafic et de la violence aveugle et folle qui l'accompagne. Il pense notamment à ses confrères journalistes : "il y a une évidence ; le métier est moins glorieux, plus dangereux, pour un journaliste couvrant la rubrique du crime organisé au Mexique que pour un envoyé spécial étranger sur un terrain de guerre". Corruption des autorités et manipulation des médias ont conduit à forger le néologisme "narcojournalisme". Qui veut enquêter honnêtement sur le sujet est condamné à vivre dans la crainte, la menace, le risque, la terreur, et finalement l'autocensure...

Malgré cette situation tragique, qui prévaut au Mexique et qui existe ailleurs, ce que relève, en un dernier mot d'optimisme, Bertrand Rosenthal, c'est, partout au coeur de la violence et malgré tout, "un désir de vie extraordinaire".

A lire : C'est toujouts la vie qui gagne, chroniques de reporter, de Bertrand Rosenthal - Choiseul - 2011 - 152 pp. - 17 € - Commander ce livre

Paradoxal, Simon Bolivar l’est aujourd’hui encore à sa façon d’être à la fois absent et omniprésent. Omniprésent en Amérique latine, nom de pays, de monnaie, de villes, de places, d’avenues, d’hôpitaux, de stades, omniprésent dans les esprits et dans les discours.

Absent pourtant parce qu’au delà de quelques clichés rebattus sur le Libertador triomphal et le héraut malheureux de l’unité de l’Amérique latine, que savons-nous de lui, de ses actions, de sa pensée, de son héritage ?

Bien peu de choses à vrai dire et pourtant tout est connu. Homme de guerre, il est l’acteur d’une chronique que retracent tous les livres d’histoire. Homme de plume, il laisse des écrits qui ont été réunis en d’imposantes œuvres complètes. Symbole de la liberté d’un continent, il a été analysé par bien des intellectuels, revendiqué et trahi par bien des politiques.

Alors ?
Alors le moment est venu de retourner à la source : à la parole et aux écrits du Libertador. Le livre Simon Bolivar, la conscience de l’Amérique (Editions Toute Latitude – 2008 – 192 pp. – 17,80 €) réunit ses plus importants écrits politiques : désormais, sa pensée est accessible en français. Aucune lourdeur théorique, nulle complexité jargonnante : Bolivar était un homme d’action, sa pensée était pratique. Dans ses écrits, il définit des principes, il propose une analyse, il expose des solutions. Hauteur de vue, culture, intuition, énergie, conviction, intégrité : sa lecture est un bonheur et une leçon.

Le présent espace a vocation à présenter et à commenter l’actualité de l’Amérique latine à l’aune de la réflexion du Libertador. La forme du blog s’y prête particulièrement : une pensée tellement riche et souple, et donc tellement féconde, ne saurait être épuisée par un billet hebdomadaire… Toutes les contributions sont les bienvenues !

Pour commander le livre : le site des Editions Toute Latitude.

Rulfo, mais bien sur Borges, Garcia Marquez, Vargas Llosa et tant d'autres… Parmi eux, un roman historique inédit en français de l'immense César Vallejo et une découverte des Editions Toute Latitude : l'Argentin Martin Murphy.

Vers le royaume des Sciris, de César Vallejo (Pérou), Editions Toute Latitude - Collection "Roman latino", 108 pp. - 14 €

L'enfermement d'Ojeda, Premier roman de Martin Murphy (Argentine), Prix Juan Rulfo, Editions Toute Latitude - Collection "Roman latino", 128 pp. - 17,90 €

Commander les livres auprès des Editions Toute Latitude

 

Juan RULFO (Mexique)
-Pedro Paramo
Gallimard - Collection "Du monde entier"
168 pp. - 15,68 €
-Le Llanos en flammes
Gallimard - Collection "Du monde entier"
168 pp. - 16,15 €