De la réforme mexicaine débutée en 1915 à la politique de redistribution des terres agricoles lancée au Guatemala en 1999, en passant par les expériences du Pérou et du Nicaragua, le 79e numéro de la revue Problèmes d'Amérique latine propose des éléments de bilan des essais de réforme agraire latino-américains.
Si nous ne disposons pas de suffisamment de données pour proposer des conclusions définitives, des enseignements peuvent tout de même être tirés : certes, les résultats de ces expériences sont rarement spectaculaires, en terme de développement territorial, économique et social ou sur le plan de la participation démocratique. Doit-on pour autant souscrire entièrement au discours de l'inefficacité qui conduit aujourd'hui à l'arrêt de ces politiques de redistribution des terres ? Au Pérou notamment, il semble que l'on y trouve assez aisément un alibi aux affairismes...
L'intéressant serait de proposer des solutions aux problèmes insuffisamment anticipés. La réforme agraire, pour porter ses fruits, doit s'inscrire dans une politique agricole globale : accompagnement des paysans, réflexion sur leur offre, financement des investissements, structuration de la commercialisation et travail sur les débouchés... Considérer une politique de réforme agraire sous le seul angle social la condamne à l'échec : elle doit être conçue comme un véritable projet de développement, personnel et territorial.
Egalement dans ce numéro : "Elections présidentielles 2010 au Chili : enjeux de la fin des gouvernements de la Concertation et installation d'une nouvelle coalition de droite au pouvoir", par Daniel Grimaldi.
A lire, le numéro 79 (Hiver 2010-2011) de la revue Problèmes d'Amérique latine - Héritages des réformes agraires.