Time Magazine place le chef du cartel mexicain de Sinaloa, Joaquín Guzmán Loera, dit "El Chapo", parmi les 100 personnalités les plus "influentes" au monde en 2009.
A 52 ans, celui qui s'est évadé d'une prison mexicaine en 2001 dans la camionnette du blanchisseur est responsable du déclenchement de la plus sanglante guerre des cartels de l'histoire du Mexique (15 000 morts estimés depuis cette date). En mars 2009, c'est le magazine Forbes, qui l'accueillait au 701ème rang de son classement mondial des plus grandes fortunes en estimant à 1 milliard de dollars la valeur de ses biens. Mis à prix 30 millions de pesos au Mexique et 5 millions de dollars aux Etats-Unis, il apparait au palmarès de Time Magazine dans la catégorie "Leaders et révolutionnaires" aux côtés de Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Angela Merkel, etc. L'autre Mexicain du palmarès est Carlos Slim, troisième fortune mondiale : pas de Felipe Calderon, le Président mexicain, qui a envoyé l'armée contre les narcotrafiquants...
Que conclure de ce classement ? Rien de franchement définitif, tout cela étant tellement subjectif, sinon qu'il n'est pas absurde d'être inquiet, au-delà de la grippe médiatique qui les frappe, pour le Mexique et les Mexicains. Avec une lueur d'espoir : après les déclarations de Barack Obama lors de son récent voyage à Mexico, la présence de "El Chapo" dans ce classement est un nouvel indice que le grand voisin du Nord a conscience de la gravité de la situation. C'est un point de départ...
A lire, sous la plume de Gaëtan Mortier dans son Mexique. Entre l'abîme et le sublime, le chapitre intitulé : "Les violences et la guerre perdue contre le narcotrafic".