29 octobre 2008
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On croyait l'Argentine tirée d'affaire. La terrible crise économique et sociale de 2001-2002 était oubliée, le défaut de paiement de 2003 - l'Argentine avait décidé de ne renbourser ses dettes qu'à ses propres conditions - semblait avoir été géré avec maestria par Nestor Kirchner. Les cours historiquement hauts des matières premières agricoles semblaient promettre au pays une prospérité durable. Le principal problème à venir semblait être la meilleure façon de partager cette richesse nouvelle. Tout cela était vrai il y a quelques mois. Tout cela est aujourd'hui obsolète. Les cours des matières premières agricoles, et en particulier du soja, se sont effondrés. Le service de la dette reste une charge importante, qui s'alourdit chaque jour au rythme de la raréfaction des capitaux et du durcissement des conditions de crédit. Une nouvelle crise économique et donc sociale s'annonce. Christina Kirchner, qui a succédé à son mari à la présidence cherche désespérément des ressources. Son projet de surtaxe des exportations de soja a été rejeté par le monde rural. Et la baisse actuelle des cours révèle que c'était un combat inutile. Elle se tourne à présent vers les fonds de retraites, gérés par des organismes privés qui ont su vaincre toutes les turbulences récentes. Elle souhaite les nationaliser. La situation est-elle à ce point désespérée qu'il faille se procurer des ressources, au prix éventuel des retraites des travailleurs ? C'est en tout cas un mauvais signal adressé aux acteurs économiques qui avaient joué le jeu en investissant localement leur épargne. Le risque est qu'une fuite des capitaux ne viennent renverser un équilibre économique chancelant...