Alors que Cuba refusait le semblant d'aide proposé par les Etats-Unis, la Russie s'est précipitée au secours de l'île après le passage dévastateur des cyclones Gustav et Ike.
Cet empressement, s'il n'est plus motivé par une fraternité idéologique, l'est par des intérêts bien compris : la Russie est de retour après 15 années d'humiliation internationale.
Forte de ses hydrocarbures, forte de son savoir-faire militaro-industriel, forte surtour grâce à sa "verticalité du pouvoir" reconstituée par Poutine sans souci de démocratie, elle prétend de nouveau au premier rang des puissances mondiales, à l'égal des Etats-Unis ou de la Chine. Isolée internationalement par son attitude à l'égard de la Géorgie, la Russie cherche des alliés parmi les adversaires de ses adversaires.
Un retour au concert des nations à l'échelle de la planète comme nouvel avatar de la mondialiation ? Les arguments idéologiques s'étant grandement affaiblis, les Etats-Unis, bientôt sous une administration nouvelle, n'en viendront-ils pas, en réaction, à une levée des sanctions ? Cette nouvelle donne géostratégique, bien moins dangereuse qu'à l'époque de la crise des missiles en 1962, est pleine de promesses pour Cuba. A Raul Castro de s'en emparer le moment venu. Aujourd'hui, l'urgence est à la reconstruction de l'île...
A écouter : "El carretero", par le Buena Vista Social Club