Les référendums révocatoires convoqués dimanche 10 août en Bolivie ont livré une réponse ambiguë et pour tout dire contradictoire au problème institutionnel qui se pose dans le pays : d'une part, le Président Evo Morales a été plébiscité par 67,4 % des Boliviens. De l'autre, ses plus violents détracteurs, préfets autonomistes des 5 régions les plus riches de l'Est du pays ont également été maintenus, avec des scores supérieurs à ceux obtenus lors de leur élection !
Le message transmis par les Boliviens est donc profondément contradictoire. Il semble en tout cas qu'ils aient clairement manifesté leur attachement à l'intégrité territoriale et à la stabilité institutionnelle d'un pays trop souvent ébranlé par les crises politiques. Des négociations se sont ouvertes depuis cette date, dans un contexte marqué par des violences qui ont fait plusieurs dizaines de victimes, parmi les partisans de Evo Morales, dans la région amazonienne du Pando dont le préfet Leopoldo Fernandez a été placé en détention.
Les négociations se poursuivent cependant, Evo Morales bénéficiant du double soutien de ses homologues sud-américains, soucieux de la stabilité de leur voisin, important fournisseur de gaz, et de celui de l'armée, très attachée à l'intégrité du territoire. Permettront-elles de trouver une solution durable à la problématique récurrente et séculaire des déséquilibres de ressources entre les territoires ?
A écouter : "El condor pasa", le grand classique des Andes, interprété par Los Koyas